Les poupées sexuelles nous montrent ce que les hommes attendent des vraies femmes - nous devrions y prêter attention.

 Les poupées sexuelles nous montrent ce que les hommes attendent des vraies femmes - nous devrions y prêter attention.

La semaine dernière, on a appris qu'un "bordel de poupées sexuelles" allait ouvrir à Toronto. Bien que des problèmes de réglementation aient empêché Aura Dolls d'ouvrir à l'endroit proposé, ce contretemps est probablement temporaire. Les poupées sexuelles en silicone sont le produit le plus récent à entrer sur le marché pour permettre aux hommes de réaliser leurs fantasmes alimentés par le porno. Selon la publicité faite par Aura Dolls, "chaque trou présente des textures, des crêtes et des serrages différents mais uniques pour vous donner des sensations intenses impossibles à obtenir même par une pénétration réelle".

Comme c'est charmant ! Une nouvelle étape de déshumanisation pour les femmes qui sont déjà considérées comme de simples réceptacles destinés à satisfaire les désirs et les fantasmes de chaque homme. Nul doute qu'elles seront bientôt programmées pour dire "oui monsieur", faire le café et balayer le sol.

Soyons clairs. Les "poupées sexuelles" n'ont rien d'inoffensif. Elles représentent l'avilissement ultime des femmes. Elles représentent un autre niveau de détachement de la société de sa responsabilité de valoriser, respecter et protéger les femmes. Les "poupées sexuelles" sont une manifestation de la culture pornographique et de la conviction de la société dominante masculine qu'elle doit faire tout ce qu'elle peut pour s'assurer que les hommes puissent avoir des relations sexuelles quand et comme ils le veulent, quel qu'en soit le prix.

Ce n'est pas une vraie poupée en plastique qui se trouve en dessous d'elles. Ce sont toutes les femmes qui les ont repoussés, toutes les femmes qu'ils ne peuvent pas avoir, toutes les femmes qui ont eu plus de succès, plus d'éloges et plus de désirs que l'homme ne pourra jamais rêver d'être... et maintenant cet homme peut faire ce qu'il veut de cette femme. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas une poupée qu'il fait, ou peut-être un viol, un étouffement ou un coup - ce sont toutes ces femmes dont il ne peut pas se mesurer.

Peut-être qu'un jour, ce sera une vraie femme.

Les hommes n'ont pas de droit au sexe. Les féministes travaillent depuis des siècles pour libérer les femmes de l'objectivation qui découle de l'oppression. Il s'agit d'une ascension difficile, rendue encore plus ardue par les barrières que nous rencontrons. Des femmes très peu vêtues et des petites filles vêtues de soutiens-gorge et de bas transparents sont utilisées pour "sexuer" les publicités de presque tous les produits - voitures, bière, cigarettes, vêtements, chaussures et lingerie. Plus la femme est objectivée, plus la publicité est belle et plus les revenus sont élevés.

La pornographie est librement accessible à tous, y compris aux enfants, par une simple recherche sur un téléphone. Elle est violente, déshumanisante et relève de la torture. Ses victimes sont les femmes et les jeunes filles. Grâce à la culture pornographique, le mot "consentement" a perdu toute signification. Dans la pornographie, les femmes disent "non" alors que des larmes coulent sur leur visage. Leur douleur et leur peur sont réelles. Le message reçu par les hommes est le suivant : "Faites-le plus fort, faites-le plus longtemps et faites-lui souffrir davantage". Les enfants se blottissent en petits groupes dans les cours de récréation pendant la récréation ou le déjeuner, regardant du porno dégradant sur l'écran de ce seul enfant qui est autorisé à apporter un téléphone à l'école.

Alors que les jeunes enfants sont éduqués au consentement dans les écoles, ils reçoivent simultanément des messages contradictoires de la pornographie et apprennent que les femmes sont des objets jetables.

La culture pornographique enseigne aux filles que leur valeur provient de l'attention que les hommes et les garçons leur portent. Pour recevoir cette attention, elles doivent se transformer en objet de plaisir masculin. Les garçons ont appris de la pornographie qu'ils ont le droit d'utiliser et d'abuser des femmes et des filles. Certains garçons et hommes en sont tellement convaincus que lorsqu'une femme leur dit "non", ils deviennent furieux et remplis de haine.